Le site du Salon BD
de Saint-Gaudens

 
  
 

 

 

 

 
 


2 novembre 2012
Polina, Bastien Vivès,
Casterman, 2011

Polina a six ans quand elle entre à l'académie de danse. Le professeur Bojinski, réputé autant pour sa dureté que pour son talent d'enseignant, la soumet à un rythme d'enfer. Son enseignement sur elle et sur la façon dont elle va pratiquer son art va l'influencer durablement...
L'auteur met en scène une jeune fille entrée très tôt dans un monde où la danse est tout. Polina semble suivre les choses à distance, et se montre en même temps avide d'être à la hauteur de ce que son mentor attend d'elle, nouant avec lui une relation exclusive d'où la souffrance n'est pas absente. Elle va devoir tracer son chemin à travers les autres influences qui vont s'exercer sur elle, jusqu'à trouver sa voie et savoir enfin pourquoi elle danse...
Un très bel album au dessin très lâché, souple et expressif, et au scénario prenant. Grand prix de la critique BD 2012, et dBD Awards 2012 du meilleur dessin.

Yves Bocquel

 

23 septembre 2012?
Chroniques de Jerusalem, Guy Delisle
éd. Delcourt, 2012

??Hors du conflit Israël-Palestine comment comprendre la vie quotidienne à Jérusalem ? Nous sommes constamment informés de toutes les tensions politiques entre les deux pays mais comment tout cela est-il vécu sur place ?
Guy Delisle a accompagné son épouse dans la ville Sainte où elle a travaillé pendant un an pour MSF en 2010. L'auteur a ainsi, sous forme de journal, pu raconter sa vie sur place. Entre tourisme, reportage et journal intime, cette plongée dans le quotidien le plus âpre nous permet de nous faire une idée plus concrète des enjeux, des tensions et des haines qui se développent dans cette région du monde. En même temps la simplicité et le parti-pris neutre (ou presque) permettent à Guy Delisle de nous faire partager ses propres étonnements, ses colères ou ses difficultés.
Le dessinateur canadien a parfois du mal, dans les choses courantes (achats, crèche et école pour les enfants, déplacements en voitures) à accepter la radicalité des deux camps.
Un magnifique témoignage, riche d'enseignements, qui permet de comprendre les nouvelles avec une autre acuité.

Christian Staebler

 

4 février 2012 - ?
Habibi, Craig Thompson,
éd. Casterman, 2011

Un gros pavé en N & B, graphiquement entre Will Eisner et David B. Une expérience de plongée dans un conte en images comme je n'en ai jamais lu auparavant. Un chef-d'œuvre absolu.
Bien sûr j'imagine que des lecteurs musulmans ou arabes vont y trouver plein de choses à redire. Bien sûr l'image qu'il donne de leur civilisation n'est pas particulièrement positive. Il lui donne pourtant également beaucoup de beauté et de sensibilité. Les écritures, les contes, la beauté des récits et des mathématiques, les obsessions de Dieu, tout cela il le montre avec beaucoup de retenue et de passion. Bien sûr l'image de la femme est brouillée, elle est une victime tout du long des presque 700 pages. Et il n'hésite pas à nous montrer les hommes comme des monstres de concupiscence.
Mais malgré cela et en contraste avec cela, c'est une magnifique histoire d'amour, bouleversante car sans concession, dure et optimiste tout à la fois.
Et puis il y a toutes ces histoires que raconte Dodola à Zam ou d'autres. Ces histoires qui la portent qui lui permettent de survivre dans le harem ou à travers la maladie, la séquestration ou les abus de toutes sortes.
Une narration magnifique, intriquant tous ces éléments : l'histoire entre Zam et Dodola avec une chronologie mélangée, les récits de Dodola, les explications sacrées, mathématiques ou calligraphiques, les explications des religions…
On n'en sort pas comme on y est entré ! Après le merveilleux Blankets, Craig Thomson nous livre encore un concentré d'émotions…

Christian Staebler

5 janvier 2012
QUAY D’ORSAY, chroniques diplomatiques,
Lanzac, Blain, éd. Dargaud, 2011

Deux tomes.
Tout ce que vous avez voulu savoir sur les arcanes de la diplomatie française raconté avec humour par quelqu’un « de la maison » : profondeur et superficialité, rivalités, errements, frivolité, stress, coup fourrés…
Le ministre des affaires étrangères, le bel Alexandre Taillard de Worms, grandiloquent, versatile, hyperactif, joggeur effréné, à la fois têtu et influençable (portrait tout craché d’un de nos candidats aux élections présidentielles) a embauché le jeune Arthur Vlaminck dans son équipe pour lui écrire ses discours. Il sera responsable « des langages ». Nous sommes à la veille d’une intervention probable des USA au Lousdem (Irak) à laquelle Taillard de Worms veut s’opposer.
Le jeune Arthur Vlaminck sera souvent dépassé par les évènements et sa vie privée en souffrira!
Un scénario « aux petits oignons », hilarant et subtil et un graphisme de haut niveau, passant avec efficacité du réalisme à l’esquisse puissante quand le scénario l’exige.
Une BD très dense, tant dans par contenu que par sa longueur (100 pages par tome). Vous en aurez pour votre argent. À ne rater sous aucun prétexte.

Alain Bouchet

17 décembre 2011
Celle que je ne suis pas / Celle que je voudrais être / Celle que je suis

Valentine est une adolescente plutôt sage, en transition entre le collège et le lycée, fan de manga et qui tente de trouver sa place entre son cercle de copines, sa mère bien présente et son père absent, les garçons qu'elle regarde de loin...

Une très chouette histoire en trois albums. Le style graphique est très agréable, très influencé par le manga. Le scénario et les dialogues rendent très bien les rapports entre ados et les rapports de groupes, les grandes interrogations et les préoccupations futiles. On voit Valentine grandir, mûrir, se chercher et se trouver, ce qu'illustre bien la succession des titres des trois volumes, bref, passer les étapes qui la mèneront bientôt à l'age adulte. Une réussite pour une histoire plutôt écrite, on l'aura compris, pour les adolescents, mais qui passera bien auprès de lecteurs de tous ages, et par une auteure que nous avons eu le plaisir d'accueillir dans une des premières éditions de notre festival.

Yves Bocquel

19 octobre 2011 -
?3'', Mathieu,
Ed. Delcourt, 2011

?Un extraordinaire exercie de style comme Marc-Antoine Mathieu a l'habitude de nous en offrir.
3 secondes est une mise en abîme complètement incroyable. On suit la trajectoire d'un rayon de lumière qui traverse diverses scènes dans lesquels il se reflète pour se déplacer dans d'autres scènes ou voir la même sous un autre angle. Le tout se passe en l'espace de trois secondes, le temps semble donc figé. L'histoire commence avec un homme placé derrière un autre et qui s'apprête à tirer avec son revolver. Vers la fin du déplacement les choses ont avancé de trois secondes et il y a donc un réel suspense et une vraie histoire dans laquelle tout les éléments sont fournis pour comprendre de quoi il s'agit. Pas de bulles (en fait une seule), pas de dialogues, des textes sur des journaux ou des pubs et voilà : au lecteur de décoder tout cela. Comme un jeu, une enquête fascinante, ce livre se déguste avec un immense plaisir.
Mathieu, avec sa précision mathématique, fait œuvre de poésie et de beauté avec son noir et blanc subtil et sans bavures. Un must dont on peut voir la version numérique sur le site de Delcourt.

Christian Staebler

15 septembre 2011
Balade Balade, Kokor,
éd. Vent d'Ouest

Un album magique, c'est ce qui me vient en premier. Une réelle surprise. Acheté un peu par hasard lors du Salon 2011 où je voyais Kokor exécuter de superbes dédicaces, enlevées, raffinées et pleines de vie, cet album se révèle à la lecture un véritable joyau.

Tout d'abord graphiquement, Kokor maitrise parfaitement ses outils et son coup de patte est à la fois précis, nerveux et subtil autant pour rendre un décor que les expressions les plus nuancées de ses personnages. Naviguant entre trait à l'encre et lavis selon les besoins de son scénario, le noir et blanc lui sied à ravir.
Et puis il y a l'histoire, qu'il ne faut à aucun prix raconter car elle est pleine de surprises et de rebondissements. Disons simplement que tout commence comme une histoire de science-fiction dans laquelle un extra-terrestre se rend sur notre planète dans le but de s'en porter acquéreur. Un guide lui est adjoint pour faire la visite des lieus… Véritable prouesse scénaristique cet album est empreint d'une incroyable profondeur, d'une richesse dans les sentiments exprimés et d'une poésie qui rappelle les albums de Fred en même temps que le meilleur Mœdius, tout en étant entièrement original. Une réelle découverte, et je suis impatient de lire les autres albums de cet auteur que je découvre là.

Christian Staebler

 



     

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